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Slate.fr: « RÉSISTANCE: LE GROUPE DE L’AFFICHE ROUGE AU PANTHÉON! »

RÉSISTANCE: LE GROUPE DE L’AFFICHE ROUGE AU PANTHÉON!

Par  | publié le 01/03/2014 à 14h17, mis à jour le 01/03/2014 à 14h50
Un appel à signature vient d’être lancé pour le transfert des cendres du groupe de résistance Manouchian au Panthéon. Ce groupe, rendu célèbre par ses faits d’armes et la célèbre Affiche rouge de la propagande nazie annonçant leur mise à mort, est emblématique de la résistance communiste FTP-MOI (Francs-tireurs et partisans-main d’œuvre immigrée). Ces groupes étaient parmi les plus actifs et les plus déterminés de la résistance à l’occupant nazi. Apatrides, juifs, Républicains espagnols traqués par le franquisme, Polonais, Roumains, Hongrois fuyant l’oppression nazi, Italiens pourchassés par le fascisme mussolinien et Arméniens rescapés du génocide de 1915, ils étaient directement visés par le régime de Vichy, qui ne leur laissait le choix que de la clandestinité ou de la déportation.

Parce qu’ils dépendaient directement du Komintern et non du Parti Communiste français, ce sont aussi eux que l’on envoya en première ligne lorsque Moscou donna l’ordre d’intensifier le combat.

Seuls 2 membres du groupe dirigé par le poète arménien Missak Manouchian survivront. Les 23 autres, dont Manouchian, seront arrêtés, torturés et exécutés. Leur procès s’est tenu devant le tribunal militaire allemand du Grand-Paris, réuni à l’hôtel Continental à partir du 15 février 1944. Il a duré entre deux et quatre jours, et après une délibération de trente-cinq minutes, s’est achevé par le verdict suivant: la condamnation à mort des 23 accusés. 22 seront fusillés sans délai, le 21 février, au fort du Mont-Valérien. L’exécution d’Olga Bancic, juive roumaine, seule femme du groupe, est suspendue pour supplément d’enquête. Rejugée le 10 mai 1944 à Stuttgart, elle est à nouveau condamnée à mort et immédiatement exécutée par décapitation.

«En défendant la liberté de la France, ils ne se battaient ni pour leur famille, car la plupart l’avait perdue, ni pour leurs biens, car ils avaient dû les abandonner, ni pour la gloire, car ils œuvraient dans l’ombre, ni pour une idéologie partisane», écrit le député Jean-Marc Germain qui a lancé l’appel pour le transfert de ces Français par le cœur et le courage au Panthéon.

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Dépêche AFP: « Jean-Marc Germain (PS) plaide pour l’entrée au Panthéon du Groupe Manouchian »

PARIS, 20 février 2014 (AFP) –

Le député PS des Hauts-de-Seine Jean-Marc Germain a plaidé jeudi pour le transfert au Panthéon des cendres du Groupe Manouchian, alors que ces résistants de la Seconde Guerre mondiale ne font pas partie des personnalités retenues par François Hollande.

Le président de la République doit annoncer vendredi l’entrée sous la coupole de « grands Hommes » de quatre figures, lors de l’hommage qu’il rendra au Mont-Valérien (Hauts-de-Seine) aux héros de la Résistance: Germaine Tillion, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Pierre Brossolette et Jean Zay.
Dans une tribune jeudi sur lemonde.fr, Jean-Marc Germain salue l’hommage qui sera rendu vendredi par le chef de l’État, concernant aussi les 22 hommes du Groupe Manouchian qui furent fusillés le 21 février 1944, il y a tout juste 70 ans, au Mont-Valérien.

« Mais ce geste, pour être mémorial, ne répond qu’en partie au symbole et au sens que ce groupe porte en lui », estime le député, qui rappelle que ces « étrangers et apatrides venus des quatre coins de notre continent (…) ont préfiguré par leur fraternité de coeur et d’armes ce qui deviendra l’Europe d’aujourd’hui, et en cela ils ont rejoint Jean Monnet ».
« Hormis trois d’entre eux, aucun n’était français. Tous des apatrides, Espagnols traqués par le franquisme, Polonais, Roumains, Hongrois fuyant l’oppression nazie, Italiens pourchassés par le fascisme mussolinien et Arméniens rescapés du génocide de 1915 », souligne M. Germain.

Estimant que les membres du groupe Manouchian, dont les dépouilles reposent au cimetière d’Ivry, avaient déjà « rejoint par l’esprit » des « grands Hommes » comme Jean Moulin, Jean Jaurès et Victor Schoelcher, le député estime qu’ils méritent aussi de les rejoindre « par le corps » en étant inhumés au Panthéon.

Pour le député, un tel geste montrerait, en des temps « où se pose la question lancinante de l’identité française », que cette dernière « tient dans ce que l’on apporte à la France autant que dans ce que la France apporte ».
Durant l’été et l’automne 1943, le Groupe Manouchian réalisa près d’une centaine d’opérations armées et de sabotages en région parisienne dont, le 28 septembre 1943, l’exécution à Paris du général SS Julius Ritter, responsable du Service du travail obligatoire (STO).

AFP

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